La réglementation porc bio n’impose pas de taille d’élevage maximale. Celle-ci dépend des choix de l’éleveur. Il ne faut pas prévoir trop petit, au risque de se trouver limité dans son activité, ni trop grand pour éviter un investissement au-dessus de ses moyens humains et financiers disponibles. Selon les données de l’Agence Bio 2020, en France, 15 515 truies bio sont présentes dans 609 élevages, soit une moyenne de 25 truies par élevage. En 2019, près des 3/4 des élevages avaient moins de 20 truies et 69 % des élevages produisaient moins de 100 porcs/an.
Néanmoins, les éleveurs de porcs bio récemment installés (depuis moins de 3 ans) ont des tailles d’élevage plus importantes. Seuls les éleveurs en vente directe ont très souvent des cheptels de moins de 20 truies. Généralement, pour une UTH (Unité de Travail Humain), la taille d’élevage est de 50 à 60 truies avec la gestion des cultures. Pour les élevages de plus de 80 truies, les éleveurs embauchent un salarié. Pour des tailles d’élevage de plus de 40 truies, une mécanisation de certaines tâches quotidiennes (alimentation) ou dites pénibles (paillage/curage des bâtiments) est préférable.
Le producteur de porcs bio a plusieurs métiers : il doit être à la fois agronome (maîtrise des cultures), fafeur (autonomie alimentaire recherchée), multiplicateur (autorenouvellement des cochettes) et parfois vendeur en direct de ses porcs, donc aussi transformateur. Lors de la création de son élevage, il est aussi constructeur ou aménageur de bâtiment. Si l’investissement est un point important, les conditions de travail de l’éleveur de porcs bio doivent être prises en compte dès l’installation.
En plein-air : attention au chargement
En plein-air, la limite de chargement par hectare va venir conditionner la taille de l’élevage. En effet, il ne doit pas entraîner le dépassement de la limite des 170 kg d’azote/ha/an, soit au maximum :
- 74 porcelets/ha/an,
- 6,5 truies reproductrices/ha/an,
- 14 porcs engraissement/ha/an.
Pour respecter un chargement maximal de 6,5 truies / ha pendant 12 mois (règlementation AB), il est possible d’alterner, au cours de l’année, des périodes d’occupation des parcs avec un chargement instantané plus élevé et des périodes de repos. Ainsi, plus le chargement instantané est élevé, et plus la durée d’occupation du parc devra être courte.
En pratique, il est donc indispensable de disposer de plusieurs parcs supplémentaires pour pouvoir assurer une rotation régulière et ainsi garantir des périodes de repos suffisantes (permettant notamment à la prairie de se régénérer afin de diminuer la vitesse de dégradation lors du retour des truies).