L’autonomie alimentaire est un facteur clé de rentabilité des élevages de porcs bio. En effet, l’aliment représente 75 à 80 % du coût de revient. Il est donc important de bien connaître les besoins alimentaires des animaux et les matières premières intéressantes à valoriser pour couvrir ces besoins. La réglementation européenne applicable au 1er janvier 2022 exige que 30 % des aliments soient produits sur l’exploitation ou proviennent d’unités de production d’aliments bio (voire en 2ème année de conversion) de la même région.
L’éleveur peut choisir de fabriquer son aliment à la ferme ou bien d’acheter de l’aliment complet élaboré dans les usines d’aliment du bétail.
La quantité d'aliments
Les quantités d’aliments à prévoir pour un élevage sont fonction du nombre d’animaux, des performances de prolificité des truies et de la croissance des animaux. Par truie et sa suite, il faut compter entre 7 et 8 tonnes d’aliment par an pour un élevage naisseur engraisseur, réparties de la façon suivante :
- Truie : 1400 - 1500 kg/an (en bâtiment) et 1600-1700 kg (en plein-air)
- Verrat : 1 200 kg/an
- Porcelet : 40 kg / porcelet, à raison de 18 porcelets produits par truie/an
- Charcutier : 300 kg /porc, à raison de 18 porcelets produits par truie/an
La qualité de l'alimentation
L’alimentation des porcs repose sur 3 besoins principaux à satisfaire par différents apports : l’apport énergétique, l’apport azoté et l’apport minéral. Ces besoins varient selon l’âge et le poids des animaux. C’est pourquoi, il est important de disposer d’un aliment pour chaque stade physiologique (ou catégorie d’animaux) afin de maîtriser la conduite alimentaire et les performances :
- Porcelets 2e âge : jusqu’à 25-30 kg
- Croissance : jusqu’à 60-70 kg
- Finition : jusqu’à 115-120 kg
- Gestation : du sevrage jusqu’à 2 à 3 jours après la mise bas
- Lactation : de 2 à 3 jours après la mise bas jusqu’au sevrage. L’aliment truie allaitante peut aussi être distribué dès l’entrée en maternité
Le porc est un omnivore, il peut se nourrir d’aliments très divers. Il valorise bien les graines et en particulier les céréales, mais aussi les protéagineux tels que les pois ou les féveroles. Il peut aussi consommer des fourrages, comme l’herbe, la luzerne, le trèfle, en pâturage ou sous forme d’enrubannage ou d’ensilage.
Les apports alimentaires peuvent être raisonnés en quantité d’aliment en kg par animal. Mais toutes les quantités d’aliment ne se valent pas ! Si l’on veut aller plus loin dans l’évaluation des besoins des animaux, on raisonne les apports par catégorie et par type d’apport : énergie, protéines afin d’avoir des aliments équilibrés. Les besoins qualitatifs sont différents selon les stades. Le porcelet est le stade le plus exigeant.
Il existe une plage de variation possible relativement importante pour les caractéristiques principales de l’aliment (énergie et lysine). Il n’y a pas de concentration énergétique optimale pour un aliment, les animaux pouvant ajuster leur consommation journalière. En revanche, la teneur en protéines (Matières Azotées Totales - MAT) et en particulier en lysine doit être ajustée de façon proportionnelle à l’augmentation de la valeur énergétique des aliments. Une adaptation des apports en protéines est toutefois possible et même nécessaire en fonction du potentiel génétique des animaux, et du niveau de performances recherché. A noter qu’en production biologique, l’aliment 1er âge est peu utilisé, car les animaux sont sevrés à 42 jours, ils font alors environ 11 kg.