L’élevage en plein-air intégral doit être considéré comme une production alternative dont la réussite et la rentabilité consisteront à tirer le meilleur profit de ses avantages, notamment en ce qui concerne la possibilité du pâturage pour utiliser les ressources agroforestières. Ce mode d’élevage permet également la commercialisation d’un produit différencié sur la base de la valeur ajoutée liée à l’image. Le mode d’élevage en plein-air intégral est cohérent en agriculture biologique puisqu’il répond aux attentes des consommateurs, à savoir une alimentation naturelle (pâturage), le bien-être de l’animal (liberté de mouvements et absence d’enfermement), et le respect de l’environnement (avec des parcours intégrés dans la rotation des cultures)
Les avantages et les inconvénients du plein-air
De nombreux avantages :
- Image positive auprès du consommateur
- Investissements limités
- Robustesse des porcelets après le sevrage (sociabilisation, vitalité, facilité à manger)
- Statut en fer des porcelets (faible risque d’anémie)
- Possibilité de valoriser le pâturage
Mais également des points de vigilance :
- Densité / Type de sol / Surfaces de terres disponibles
- Biosécurité (clôtures, fils électriques)
- Conditions de travail parfois difficiles, en particulier l’hiver
- Pas d’automatisation possible de certaines tâches
- Sécurité de l’éleveur lors des interventions sur les truies ou les porcelets
- Confort thermique des animaux
Créer un elevage de porcs bio en plein air
Avant de se lancer, il est prudent de vérifier si le site d’exploitation réunit les conditions favorables à la création d’un élevage plein-air, notamment au regard des surfaces disponibles, des conditions de sol et de météo. Dans tous les cas, chaque projet doit être raisonné au regard de la disponibilité de la main d’œuvre, des investissements et des motivations de l’éleveur.
Si l’élevage plein-air concerne environ la moitié des truies biologiques en France, l’engraissement des porcs en plein-air est beaucoup moins fréquent dans les régions de l’Ouest de la France. En effet, pour engraisser des porcs biologiques en plein-air, il faut beaucoup de surface, car la densité à l’hectare est faible.
En fonction de ses objectifs et des caractéristiques de son exploitation (type d’installations, emplacement, surface disponible, main-d’œuvre, caractéristiques de l’environnement, etc.), chaque éleveur choisit son mode d’élevage et sa conduite. L’élevage en plein-air intégral reste donc avant tout un choix d’éleveur !
Convertir un élevage plein-air existant
Une conversion en bio d’un élevage plein-air existant est relativement simple car ce système d’élevage est proche du cahier des charges biologique. Le principal changement concerne la baisse du chargement à l’hectare. Le cahier des charges bio encourage également les techniques d’agroforesterie. Le prix élevé de l’aliment biologique incite à mieux utiliser le parcours comme ressource alimentaire complémentaire. Enfin, le maintien d’un couvert végétal permanent reste un objectif essentiel si l’on souhaite protéger l’environnement.